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Bon, désolée pour le retard, on a voulu se battre avec l’Urssaf et c’est l’Urssaf qui a gagné, et comme j’en ai plein le Q des démarches administratives stériles, je vais vous parler de la raie… que nous appellerons Jin, parce que la Régine… (même Eric, qui en général est assez réceptif à mon humour, ne l’a pas comprise tout de suite celle-là !)
Alors, pour commencer, je peux vous dire qu’une raie n’est autre qu’un requin aplati. Eh oui, la raie fait partie du groupe des chondrichtyens (poissons cartilagineux), comme les requins et les chimères et 800 autres espèces.
Les uns comme les autres étant en voie de disparition, à cause de la surpêche, de la pollution, etc, des études ont vues le jour dans les Antilles, afin de mieux comprendre leurs spécificités et ainsi mieux les protéger.
En 2013, une association basée en Guadeloupe, Kap Natirel, a recensé 38 espèces de requins, 12 espèces de raies et une espèce de chimère dans nos eaux. Nous n’avons jamais croisé de requins ni de chimère lors de nos nombreuses plongées en Martinique, en revanche, nous y voyons de plus en plus de raies (et c’est tant mieux) : des raies pastenagues, raie aigle léopard, raies torpilles… Je vais donc me concentrer sur ces trois espèces.
Les raies ont toutes à peu près la même morphologie, elles sont plates comme des carpettes, leur corps qui s’appelle le disque, peut mesurer 1m50 de diamètre pour les raies aigle. Les pastenagues mesurent en moyenne 1 mètre, et les raies électriques sont plus petites, elles ne dépassent pas 60 centimètres.
Le verso est souvent coloré, la pastenague est plutôt beige, la raie aigle léopard noire tachetée de points blanc, l’électrique est brune. Le recto est plus clair, voire blanc.
Les deux yeux sont placés sur le dessus avec deux petites spirales juste à côté. Ces petites ouvertures ont la même fonction que la bouche, la principale se trouvant dessous. Cette position est bien adaptée pour fouiller le sable afin de trouver de quoi se remplir le ventre.
Les raies consomment principalement des mollusques et des crustacés, mais ne dédaigne pas les vers et même les oursins. La pastenague va se servir de ses nageoires pour immobiliser sa proie dans le sable et la broyer à l’aide de sa puissante mâchoire, la raie aigle, quant à elle, a à peu près le même régime mais peut s’attaquer à des proies plus grosses tels que des poissons de belles tailles qu’elle détecte à l’aide des organes sensoriels très développés.
Dans l’ensemble Jin atteint sa majorité sexuelle entre 4 et 6 ans. L’accouplement se fait ventre à ventre. Chez les requins et les raies, les mâles sont pourvus de deux organes copulateurs, appelés ptérygopodes, qui sont constitués à partir des deux nageoires pelviennes enroulées (ça peut en faire rêver plus d’unes…)
Le papa raie s’accroche à la maman pour une copulation rapide, en effet, le coït ne dure pas plus de deux minutes (bon, ça casse le mythe). La raie aigle peut s’accoupler avec plusieurs mâle coup sur coup, alors que le mâle pastenague, jaloux, sécrète, en plus de son sperme, une substance qui va refermer l’appareil génital de madame, empêchant tout autre accouplement. Une vraie ceinture de chasteté naturelle.
Les raies sont ovovipares, c’est-à-dire que les œufs se développent et éclosent dans le ventre de la femelle. La gestation se déroule sur 4 à 12 mois selon l’espèce et chaque raie peut donner naissance à un bébé, 4 pour les portées les plus importantes. La fécondité de Jin est donc faible, ce qui explique aussi sa raréfaction.
Pour la majorité des raies, leur queue ne sert à rien, mais pour les raies pastenague et aigle, c’est un sacré outil de défense. Un seul de ces aiguillons peut mesurer trente centimètres de long et peut se planter facilement dans la coque en bois d’un bateau, alors, imaginez la même chose dans votre mollet ! Il faut donc être prudent, Jin n’est pas agressive, mais si vous marchez dessus, elle ne va pas apprécier et son coup de queue risque de vous laisser de belles blessures très douloureuses.
Si tel est le cas, sachez que la piqure est thermolabile, il ne faut donc pas hésiter à laisser tremper le membre blessé dans de l’eau chaude et surtout ne pas essayer de retirer le dard s’il est cassé à l’intérieur de la plaie.
La raie perd ses dards tous les 8 à 12 mois suivant la température de l’eau ou de son usure, il n’est donc pas rare de trouver des aiguillons dans le sable, il faut là encore être prudent, ils ne seront plus venimeux mais reste dangereux de par leur pointe acérée.
La raie torpille ou électrique quant à elle, est dépourvue d’aiguillons mais c’une vraie pile naturelle, elle peut produire une importante charge électrique grâce à des électroplaques charges de 12 à 200 volts, qui peuvent dépasser les 30 ampères (Eric, ingénieur en génie nucléaire post Fukushima me dit à l’oreillette que c’est colossal, un fusible classique étant de 16 ampères pour une cuisinière). Il lui faudra quelques minutes pour recharger ses batteries après avoir usé de son énergie, enfin bon, va quand même falloir en capturer quelques-unes pour s’en servir d’alternative aux centrales nucléaires non.
Morale de l’histoire :
T’a beau être la cousine des requins,
Si t’es tanquée comme une planche à pain
C’est pas demain que tu feras la star chez Spielberg, hein !!!!
(heuuu je sais c’est une rime très très pauvre… je ne suis ni la cousine d’un requin ni celle de Verlaine)
Pour retrouver toutes les chroniques de Tatie Cécile rendez vous sur notre site : https://kawanplongee.com/

La raie léopard vient de wiktionary
La raie torpille ou trembleur, de Doris
Les photos de Raies sont d’Isabelle, la vidéo d’Eric
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